Les fermes paysannes et sauvages

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Notre logo symbolise ce vortex où convergent les énergies et les dynamiques du vivant, humains inclus! Et cette couleur rougeâtre illustre les braises du vivant qui s’animent!

Un réseau de fermes à taille humaine qui œuvrent pour le retour de la vie sauvage au cœurs des espaces agricoles en partant d’un postulat simple: la ferme n’est plus le problème mais une partie de la solution.


L’association est basée en Drôme, nord Ardèche, sud Isère dans un périmètre de moins d’une heure environ autour de Valence.

Paysannes et sauvages, ça veut dire quoi?

Ce sont des termes qui nous semblent a priori contradictoires. Ceci est dû à un héritage paysan de nos pratiques qui dit que le sauvage ne fait pas partie de notre ferme. Nous nous asseyons là dessus en acceptant la réalité: ce sont les dynamiques et les forces sauvages qui nous donnent à manger.


Et donc des fermes paysannes et sauvages, c’est quoi?

Ce sont des fermes où chaque paysan et paysanne s’engage dans une démarche, un chemin où il/elle prend conscience et apprend à connaître le vivant qui l’entoure et l’intègre à sa ferme, dans son système agricole, à son rythme. Comme dirait Juliette Petit, une paysanne qui oeuvre pour le sauvage: « Il ne s’agit pas d’en faire une priorité mais d’en faire une évidence. »

Comment devenir une ferme paysanne et sauvage?

Un chemin, trois attitudes. Pour entamer le long chemin et ouvrir votre ferme à la vie sauvage, c’est très simple, il suffit de:


  1. Créer des habitats pour la vie sauvage, on fait de l’hospitalité active. On plante des haies, on construit des mares, on installe des nichoirs à chauve-souris, à oiseaux, on laisse des bandes enherbées qu’on ne broie que très tard dans la saison, on installe des tas de pierres pour les reptiles… bref, on donne un coup de pouce à la vie sauvage, en créant des aménagements légers capables de les accueillir pour qu’ils réactivent les dynamiques écologiques dont ils sont les garants (par exemple la pollinisation).

  1. Changer de posture: on agit sur sa ferme « en conscience ». C’est-à-dire que l’on décide de ne pas passer le broyeur plutôt que de ne pas le passer parce qu’on n’a pas le temps. Il s’agit d’une non-action consciente. Pour s’engager sur le chemin d’une paysannerie sensible aux cohabitants sauvages sur l’exploitation, on peut se donner une petite règle simple. Quand on rencontre une nouvelle forme de vie qu’on ne connaît pas sur l’exploitation, un insecte dans le plant de tomate, une plante inconnue dans les céréales, l’idée est qu’on n’agit pas sur elle (l’arracher, la détruire) tant qu’on ne connait pas nom, son écologie, son fonctionnement, son utilité, et les alternatives possibles dans sa gestion. Une fois que l’on a pris connaissance de cela, on est libre d’agir sur elle comme on veut, mais on le fera désormais « en conscience et en connaissance. » Bien sûr, dans le feu de l’action, on n’a pas toujours le temps d’identifier, mais disons que c’est là une habitude à essayer de prendre le plus souvent possible. Et:

  • on prend le temps d’observer. On apprend à connaître notre vie sauvage, on crée un lien avec elle.
  • on fait confiance aux dynamiques du vivant. Selon la formule d’un philosophe bien connu « les dynamiques qui constituent toute la production agricole sont les forces pulsatiles qui font exister les écosystèmes depuis bien avant l’humanité »1. Et ça fonctionne depuis des millions d’années, alors au lieu d’essayer de remplacer ces dynamiques par des artifices, autant laisser faire ce qui existe depuis toujours.

  1. L’idée n’est pas de saupoudrer un peu de biodiversité sauvage dans les petites marges laissées vacantes de l’espace agricole: au contraire, nous voulons penser l’espace agricole comme un lieu qui de part sa structure même, crée spontanément des habitats pour la vie sauvage, de penser l’espace d’exploitation en termes de diversité et de densité d’habitats. On change de façon de travailler. C’est pourquoi nous défendons la polyculture élevage, autonome en matière d’alimentation de ses animaux, qui génère spontanément des écosystèmes diversifiés sur une exploitation, susceptibles si l’on est attentifs, d’accueillir une vie sauvage riche. Bien évidemment tout le monde n’est pas éleveur, et nombreux sont ceux qui n’exploitent que du végétal, mais les voisins existent, les associations entre paysans existent. L’idée est d’approcher le plus possible l’autosuffisance alimentaire pour que les animaux et que l’ensemble des pratiques soient interconnectées (fumure, eau, alimentation des bêtes).

Prenons l’exemple d’un troupeau de brebis: il habite dans une bergerie, c’est un écosystème ; les abords immédiats de la bergerie sont un autre écosystème ; les chemins qui mènent aux pâturages en sont encore un ; les divers types de cultures, chaumes, dérobés, représentent chacun un écosystème supplémentaire ; les animaux ont besoin d’ombre, donc d’arbres, encore un écosystème qui peut lui-même être très diversifié en fonction de s’il s’agit de bosquets, d’arbres isolés ; ils ont besoin de haies pour les protéger du vent ; ainsi de suite. L’ensemble constitue une mosaïque extrêmement diversifiées en terme d’habitats et permet à la vie sauvage de s’y développer. Selon si l’on est un insecte, une fleur, un oiseau ou un grand mammifère, on est plus ou moins riche ou abondant, mais l’ensemble de la faune et de la flore sauvage qui peuple ces habitats s’enrichit naturellement.


Et le/la paysan·ne dans tout ça?

Au-delà de ces trois points essentiels, il existe d’autres pratiques importantes à mettre en place sur nos fermes qui sont inhérentes à l’essence même du paysan. Le réflexe de tester, et d’inventer notamment. Car l’agriculture moderne a eu un effet négatif : elle a découplé la recherche et la pratique agricole. Les agriculteurs n’étaient plus que des exécutants pour les chercheurs en agronomies. Il est important que les paysans se réapproprient cet aspect et se remettent à chercher, à expérimenter, afin de devenir plus autonomes, de maîtriser ce qu’ils font sur leur ferme, de recréer aussi du lien avec le vivant.

Tout ça n’a rien de révolutionnaire, surtout si l’on regarde ce que faisaient nos grands parents.



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  1. Baptiste Morizot. Raviver les braises du vivant. Actes Sud/Wildproject. Domaine du possible. 2020.

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